Au vu du contexte actuel, notamment concernant les prix de l’énergie, on parle énormément de sobriété énergétique. Cependant, pour réduire son impact environnemental en tant qu’industriel, il est aussi possible, et même souhaitable, de réduire ses émissions de carbone, ses déchets, et de manière générale, tous ses flux de matière.
La démarche commence toujours par une prise de conscience puis des analyses. Elles sont réalisées grâce à une collecte de données ou des mesures, qui permettent de faire un état des lieux, un diagnostic puis un plan d’action pour agir concrètement. De manière générale, et tout particulièrement dans l’industrie avec les procédés de fabrication, la remise en question de tout ce qui est fait simplement par habitude est primordiale pour agir efficacement. Impliquer tous les employés dans une démarche RSE globale est aussi un facteur clé de succès des actions menées en faveur de la transition énergétique.
Si de nombreux écogestes sont connus et compris de tous, comme baisser la température d’un degré ou éteindre les lumières, il peut être parfois plus difficile de se projeter dans ce qui peut être fait concrètement pour réduire la consommation d’une usine. Pourtant, les axes d’amélioration sont nombreux, que ce soit sur les bâtiments, les procédés de fabrication, la chaîne logistique, le choix des fournisseurs, etc.
Nous vous avons donc listé quelques exemples précis et concrets d’actions qui peuvent être réalisées dans la majorité des usines sur les 4 leviers que sont l’énergie, le carbone, les flux de matière et les déchets.
Actions pour la sobriété énergétique de votre usine
1. Réduire la consommation d’air comprimé
Le taux de fuite rencontré par les équipes de OID lors des interventions dans l’industrie est de 40% en moyenne et l’air comprimé coûte plus cher que l’électricité ! Réaliser des contrôles de fuites tous les 6 mois permet d’éviter de grosses pertes d’énergie. Vous pouvez aussi envisager de baisser légèrement la pression.
2. Réduire l’énergie consommée en période hors production (week-end et congés annuels)
Pour l’électricité, il suffit de récupérer les points 10 minutes auprès de votre fournisseur d’électricité afin d’analyser votre talon énergétique. Bien souvent, instaurer une procédure pour éteindre tous les équipements qui peuvent l’être la nuit et le week-end vous permettra de faire des économies non négligeables. Un conseil, contrôlez votre talon énergétique régulièrement, tous les 6 mois par exemple ! Et la même approche est possible pour réduire votre consommation de gaz et d’eau.
Pour vous aider à amorcer cette démarche, OID vous propose l’OIDdiag, un diagnostic rapide et gratuit de votre consommation électrique basé sur l’analyse de ces points 10 minutes.
3. Réduire la consommation d’énergie liée à l’aspiration
Revoir ses besoins en matière de puissance d’aspiration via l’installation et le pilotage de trappes. Leur utilisation peut limiter le besoin d’aspiration à certaines parties du réseau et ainsi réduire l’énergie consommée. De plus, indirectement, réduire l’aspiration permet de faire des économies de chauffage en diminuant le volume d’air chaud aspiré.
Actions pour la décarbonation de votre usine
Réduire la consommation d’énergie (ci-dessus) participe à la décarbonation en scope 1 et 2 puisque les émissions de carbone associées sont réduites dans le même temps.
4. Réduire la consommation de carburant
Le monde du travail évolue, il peut donc être pertinent de revoir les besoins en déplacements, certains pouvant être facilement remplacés par des visioconférences. Pour les déplacements nécessaires, adopter une écoconduite peut permettre une baisse non négligeable de la consommation de carburant.
5. Revoir la gestion du fret
Pour la logistique, remettre en cause les partenaires historiques pour collaborer avec des fournisseurs locaux ou choisir des transporteurs labellisés “objectif CO2”, eux-mêmes officiellement engagés dans la transition énergétique, peut permettre de réduire l’impact environnemental de manière significative. Afin de mieux contrôler votre fret, votre entreprise peut s’engager via le dispositif “Fret21” pour limiter l’impact des transports sur l’environnement.
6. Réduire l’impact carbone de ses intrants (scope 3)
La nature des matières premières utilisées entre en compte dans votre bilan carbone. Substituer une matière par une autre, qui sera moins émettrice, car mieux recyclable ou utilisée en quantité moindre permet de réduire les émissions de CO2 liées à votre activité. Par exemple, pour les plastiques, d’un point de vue carbone, il est préférable d’utiliser du Polypropylène (PP- 2000 kgCO2e/t*) à la place du Polytéréphtalate d’Éthylène (PET neuf -3270 kgCO2e/t*).
*Source : base carbone de l’ADEME
Action pour réduire les flux de matière de votre usine
7. Réduire les pertes de matière sur les process de fabrication
Une bonne formation des opérateurs, qui permet un bon paramétrage ou reparamétrage des machines (en cas de changement de matière utilisée par exemple) permet de limiter les chutes et les déchets de production.
8. Recycler sur son process de fabrication
Réintroduire des chutes de matière avec la matière vierge dans les procédés de fabrication permet à la fois d’éviter des déchets et de diminuer la matière première nécessaire. Cela peut-être par exemple des carottes de plastique qui sont broyées et fondues. Cette démarche écologique est même parfois une demande expresse des clients.
9. Optimiser sa gestion de stock
Limiter ou supprimer la surproduction, et gérer ses stocks de matières premières ou de produits finis de telle sorte qu’il n’y ait pas de perte d’éléments périssables est important pour limiter les flux de matières.
10. Vendre les chutes en sous-produits : axe d’économie circulaire
Si vous avez des chutes inévitables ou des produits “défectueux” qui peuvent quand même avoir une utilité, pensez à les proposer en sous-produit avec ou sans étape de transformation supplémentaire. Par exemple, une production de biscuits trop cuits peut, à la place d’être jetée, être broyée et vendue en chapelure.
Actions pour la réduction de l’impact des déchets dans votre usine
Une fois que vous avez réduit et optimisé tous vos flux de matière, vous pouvez encore réduire votre impact sur l’environnement en traitant vos déchets au mieux.
11. Répondre au décret 5 ou 7 flux
Pour s’assurer du bon respect du tri des déchets 5 ou 7 flux, il est important de sensibiliser toutes les équipes, de créer une cartographie des gisements des déchets, de positionner les bacs à des endroits stratégiques et de mettre en place une signalétique avec des couleurs par exemple.
12. Installer des équipements spéciaux
Il est pertinent d’installer une presse à balle pour traiter des déchets cartons/plastique à partir de 15 tonnes par an. Un compacteur, lui, sera rentable pour un flux de plus de 60 tonnes par an (DIB, chutes plastiques,cartons…). Ces équipements permettent d’améliorer la recyclabilité des déchets et ont un fort impact positif sur leur transport, et donc sur leur impact carbone par la même occasion.
À propos de OID
OID accompagne les acteurs de l’industrie, du tertiaire et de la grande distribution dans leur transition écologique et énergétique. Pour réconcilier performance industrielle et performance environnementale, l’équipe intervient de l’état des lieux à l’élaboration du plan d’action pour rationaliser votre consommation d’énergie, votre production de déchets, vos émissions de carbone et tout autre flux de matière.